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Djibril Cissé : l'entretien avec Le Parisien

À l'occasion de la sortie de son livre, Ma vie de footballeur, chez Talent Éditions, Djibril Cissé a accepté de raconter ceux qui l'ont le plus marqué pendant sa carrière. En bien comme en mal. 

Sur le terrain et en dehors, Djibril Cissé (42 ans, 41 sélections) n'a jamais laissé le public indifférent. Depuis sa fin de carrière, il a tenté une reconversion comme consultant à la télévision. Et il s'essaie aussi à l'écriture en publiant un livre, Ma vie de footballeur, chez Talent Éditions. À cette occasion, l'ex-Auxerrois a accepté d'évoquer une galerie de portraits de ceux qui, en bien ou en mal, l'ont marqué pendant sa carrière. 

Guy Roux : "Mon deuxième père et mon témoin de mariage"

"Il a fait une promesse à ma mère et il l'a tenue. Il avait dit qu'il ferait de moi un champion et un homme, et c'est ce qu'il a réalisé. Ma victoire en Ligue des Champions avec Liverpool (en 2005 face à l'AC Milan, 3-3, 3-2 aux tab.) est née du travail réalisé à Auxerre. C'est mon deuxième père. Il a été mon témoin de mariage. Guy Roux n'a jamais été hésité à me reprendre de volée. À 20 ans, j'ai eu ma période où je me croyais au-dessus des lois. Un jour, je suis venu m'entraîner en Ferrari. Il m'a fait comprendre que c'était une fanfaronnade inadmissible vis-à-vis de mes coéquipiers et du public. Et il a utilisé un ton assez rude. Aujourd'hui, si mes enfants devaient faire comme moi, j'utiliserais les mêmes mots que Guy Roux."

Jean-Pierre Papin : "Quel choc mental de le voir devant moi"

"C'est mon idole absolue. Je bafouillais, rien qu'à l'idée de lui parler. Petit, je le regardais casser la cage et je voulais faire comme lui. Un jour, Guy Roux m'a demandé de venir au stade alors que j'étais en repos. J'entre dans le vestiaire et j'aperçois Jean-Pierre ! Le coach lui avait proposé de s'entraîner avec moi devant le but. Quel choc mental de le voir devant moi. On s'est fait une séance tous les deux. Cela faisait quelques matchs que je ne marquais plus. La rencontre suivante, j'ai réussi un doublé."

Raymond Domenech : "À Knysna, j'ai été un des rares à aller le voir dans sa chambre"

"Ce n'est pas qu'un coach. J'apprécie sa personnalité. Il faut savoir que lorsque j'étais très jeune, on s'est rapprochés. À Arles, j'étais entrainé par son frère. Un jour, le fils de mon coach, le neveu de Raymond donc, a eu un très grave accident de voiture. Et avec Raymond, que j'ai connu en équipe de France des moins de 20 ans, on parlait beaucoup de la santé de son neveu. Cela m'a rapproché de lui en dehors du terrain. À Knysna, en Afrique du Sud, après l'épisode du bus, j'ai d'ailleurs été un des rares à aller le voir dans sa chambre pour parler. On n'a pas été beaucoup ce jour-là."

Zinédine Zidane : "Tu sens que le mec en impose"

"Zidane, c'est le choc ! La première fois que je l'ai croisé, c'était avant la Coupe du Monde 2002. On était déjà en Corée du Sud et Zizou, qui jouait la finale de la Ligue des champions (avec le Real Madrid face à Leverkusen, victoire 2-1), nous a rejoints directement là-bas. J'attendais ce moment comme un grand fan. On était en train de manger et il rentre dans la pièce. D'un coup, le silence. Tu sens que le mec en impose sans dire un seul mot. Juste après, il a tapé à ma porte. J'ouvre, un peu choqué. Et là, il me dit que le Real Madrid s'intéresse à moi. Je lui ai dit que, même si je n'avais rien signé, j'avais déjà donné ma parole à Liverpool. Je ne regrette rien. Mais ma première grosse discussion avec Zizou, cela a été pour lui dire non ! (rires)"

Ghislain Printant : "Je lui en veux toujours de sa décision"

"J'ai toujours mal à l'idée de ne pas avoir été mis sur la feuille de match de la finale de la Coupe de la Ligue avec Bastia contre le PSG en 2015 (victoire de Paris 4-0). C'était ma dernière saison et j'avais été souvent blessé à cause de ma hanche qui commençait à siffler. Mais j'avais joué presque tous les matchs de Coupe de la Ligue en inscrivant quelques buts. Et Ghislain Printant, le coach, me dit : On ne te prend pas pour la finale. Je vais mettre Brandao. Lui, il n'avait pas joué depuis huit mois et sa suspension pour un coup de tête à Thiago Motta. Je n'ai rien contre lui, mais je méritais d'être dans le groupe. Pas titulaire, mais sur le banc. Aujourd'hui, je lui en veux toujours de sa décision."

Jean-Michel Larqué : "Il m'a taillé avec une violence..."

"Il m'a taillé avec une violence que je n'imaginais pas. Je n'ai rien contre les critiques, mais il faut qu'elles reposent sur quelque chose. J'étais dans le bus avec les Bleus juste après un match. Et à la radio, j'ai entendu Larqué dire : Cissé, sa présence est incompréhensible. Même pour aller au Lavomatic, je ne l'emmène pas avec moi. Ça c'était de la discussion de bar entre mecs bourrés. La violence de ses critiques n'était pas digne de l'ancien joueur qu'il a été. C'était juste dit pour faire mal. On s'est revus quelques années après, et il m'a dit qu'il avait été très dur avec moi. Mais que ma force mentale était respectable."