Omar Sy, encore, qu’il faut préparer physiquement avant le tournage du film « Les Seigneurs », qui raconte l’épopée de l’équipe de foot amateur de l’île de Molène, en Bretagne. « Omar n’est pas vraiment foot, mais il voulait être doublé le moins possible », précise Joël. Le nom de Gad Elmaleh, qui partage l’affiche, tombe lui aussi dans le carnet. « Mon nom circule », sourit-il. Parmi ses autres clients, on trouve ainsi Marina Foïs ou Leïla Bekhti.
Au sein de la salle huppée, il devient « le coach de référence », celui à qui on confie notamment « tous les clients anglo-saxons ». L’un d’eux est le multimillionnaire américain Steven Guttman. Ce magnat de l’industrie et l’immobilier, également collectionneur d’art, sera sa vraie porte d’entrée vers le Nouveau Monde.
« Je faisais partie du staff de Kanye West »
« J’ai travaillé avec lui pendant deux ans, raconte Joël. Puis un jour, en 2012, il me dit : Tu te sens de coacher Kanye West ? Je lui donne tes coordonnées. Je n’y croyais pas. Une semaine après, j’avais un coup de fil de son staff. Il venait pour quatre mois à Paris et voulait être en forme pour ses séances studios et les shows en tournée. Quelques mois avant, j’étais allé le voir en concert avec Jay Z et, là, je me retrouve en train de lui demander de faire des pompes ! »
Durant deux ans, « Coach Joe » va suivre le rappeur aux quatre coins de la planète. « Je faisais partie du staff, je n’avais qu’à dire oui quand on m’appelait et je prenais un avion pour le rejoindre », raconte-t-il. Le rythme est difficile à suivre.
« Les allers-retours à Paris en permanence, c’était compliqué, concède Joe. Je ratais des anniversaires, des rentrées d’école. Au bout d’un moment, j’ai dit : Je ne peux plus. Alors ils m’ont fait un visa. » En 2015, il s’installe ainsi définitivement sur la côte californienne avec sa femme et ses deux enfants. Il s’y construit sa clientèle, « des people mais pas seulement ».
Dans les soirées mondaines, « tu n’as pas le droit de jouer la groupie »
Depuis quelques années, « Coach Joe » a notamment sous sa coupe les sœurs Kim, Kourtney et Khloé Kardashian, l’une des familles les plus scrutées par la presse people mondiale. Avec de belles rencontres à la clé.
« Tu te retrouves dans une soirée chez les Kardashian et tu vois plein de gens que tu regardais avant à la télé, poursuit-il. J’y ai croisé Di Caprio, Elon Musk. Une autre fois, je vois Scottie Pippen (star du basket des années 1990) qui vient me serrer la main. Je n’en revenais pas. Mais tu n’as pas le droit de jouer la groupie. » Son seul regret sur le moment : « Ne pas pouvoir partager ces moments-là. »
Celui qui animait en 2020 l’émission « les Cancres » sur RMC Story et qui est devenu l’an dernier le prof de sport de la Star Academy, aime parler de « réussite ». Mais, selon lui, la chance n’y est pour rien. « Ou alors, vu mon parcours, j’aurais dû jouer au loto », conclut « Coach Joe ». « Pour moi, la chance, c’est plutôt l’addition de la bonne préparation et de la belle opportunité. C’est quelque chose qui se construit. Et c’est ça le message que j’essaie de faire passer. »
Portrait réalisé par Sébastien Birden pour Le Parisien.